Pourquoi la nouvelle boîte à outils de l'UNICEF sur le cancer du col de l'utérus est importante pour la santé des femmes

Bien trop souvent, les problèmes de santé reproductive des femmes ne sont ni diagnostiqués ni traités. Le cancer du col de l'utérus représente un cancer sur quatre chez les femmes, tuant plus de 340 000 personnes chaque année. Souvent qualifié de tueur silencieux, le cancer du col de l’utérus peut mettre des années à se développer. Cependant, une fois les symptômes présents, il est souvent trop tard pour les traiter.

La prévention, le dépistage et le traitement précoce sont essentiels pour sauver des vies. En janvier 2023, l'UNICEF a lancé la boîte à outils sur le cancer du col de l'utérus, un outil complet de lutte contre la maladie. Tatsiana Ptashnik, du Centre de technologie de la santé de la Division des approvisionnements de l'UNICEF, explique cette évolution importante.

Il n’existe pas de solution miracle pour lutter contre le cancer du col de l’utérus. Nous avons besoin de tous les outils à notre disposition pour lutter contre cette maladie tout au long du continuum de soins – prévention, diagnostic et traitement. Cette boîte à outils nous permet de nous adresser aux responsables de la santé, aux gouvernements, aux donateurs et aux décideurs politiques et de leur dire : « Nous avons tout ce dont nous avons besoin pour éliminer le cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique. » Cette boîte à outils contient les nouveaux vaccins contre le VPH, des tests de diagnostic hautement performants pour le VPH et des appareils portables pour le traitement du cancer pré-cervical qui sont très bien adaptés aux contextes à faibles ressources. Ces outils peuvent aider les pays à faire d’énormes progrès dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus et à sauver de nombreuses vies chaque année.

La santé des femmes est un domaine très important pour l'UNICEF et nos partenaires mondiaux de la santé. Plus de 340 000 femmes sont tuées chaque année par cette maladie, avec 500 000 cas signalés. Il s’agit probablement d’une sous-estimation dans la mesure où certains pays n’ont pas la capacité de tester ce cancer, tandis que d’autres hésitent à déployer des programmes de dépistage plus importants, confrontés à un dilemme éthique : devez-vous tester une maladie si vous ne pouvez pas proposer de traitement ? Désormais, nous pouvons proposer des solutions d’approvisionnement abordables aux pays. Si nous mutualisons la demande, nous espérons faire baisser encore plus les prix tout en poussant le marché à rendre ces approvisionnements encore plus abordables.

Cette boîte à outils permet à l'UNICEF et à ses alliés de faire valoir haut et fort auprès des gouvernements et des donateurs que nous disposons des outils nécessaires pour prévenir, diagnostiquer et traiter, mais que nous avons besoin de davantage d'investissements. Il n'y a pas de temps a perdre. Le cancer du col de l'utérus, s'il n'est pas détecté ou est détecté tardivement, prive les femmes de leur vie et prive les enfants de leur mère et de leur enfance.

Oui, de nombreux composants de la boîte à outils ont été récemment développés ou approuvés. Jetons un coup d'œil aux composants individuels :

Tests de diagnostic basés sur l'ADN du VPH

Suite à la préqualification par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) entre 2017 et 2019, l'UNICEF a ajouté un certain nombre de tests moléculaires d'ADN HPV à notre catalogue d'approvisionnement, les proposant ainsi aux gouvernements et partenaires du monde entier. En juillet 2021, l'OMS a recommandé le test ADN du VPH comme méthode de dépistage privilégiée du cancer du col de l'utérus, ce qui a donné une nouvelle impulsion aux efforts des pays et stimulé la demande de diagnostics du VPH.

Vaccin contre le VPH

Les trois premiers vaccins contre le VPH qui protègent contre le cancer du col de l'utérus ont été présélectionnés par l'OMS en 2009. L'UNICEF a commencé à fournir des vaccins contre le VPH en 2013, mais la demande par l'intermédiaire de l'UNICEF était initialement ponctuelle et limitée. Cependant, la demande mondiale a augmenté à mesure que l’intérêt pour la prévention du cancer du col de l’utérus grâce à la vaccination contre le VPH s’est accru. Cela a entraîné des contraintes d'approvisionnement mondiales à partir de 2017 et limité la capacité de l'UNICEF à répondre à la demande croissante des pays à revenu faible ou intermédiaire. En 2018 et 2021, deux autres vaccins contre le VPH ont été préqualifiés par l’OMS. La situation de l’approvisionnement en vaccin contre le VPH s’améliore désormais grâce à l’augmentation de la capacité de production des fabricants existants et à l’arrivée de nouveaux vaccins sur le marché.

Outil de traitement

L'UNICEF a commencé à fournir des dispositifs d'ablation thermique portables et abordables pour le traitement du précancer du col de l'utérus en 2022. L'utilisation de l'ablation thermique pour détruire les cellules précancéreuses du col de l'utérus a été lancée en Allemagne dans les années 1960. Cependant, cette technologie n’a pas gagné en popularité à l’époque. La base de données probantes s’est depuis élargie et la technologie a été mise sous le feu des projecteurs à l’échelle mondiale en 2019, lorsque l’OMS a introduit les lignes directrices pour l’utilisation de l’ablation thermique pour les lésions précancéreuses du col de l’utérus. Les lignes directrices visent à résoudre le problème du retard, voire de l’absence de traitement à la suite d’un test de dépistage positif, qui compromet la prévention par une approche de dépistage et de traitement.